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Quand récolter et comment tailler le cannabis ?

Tout cultivateur novice fait face à quantité de doutes et d’interrogations qui ne cessent de s’accumuler à mesure qu’approche l’époque de la récolte. Vous avez consacré du temps à vos plantes. Vous les avez bichonnées. Vous les avez nourries. Vous les avez soignées. Il est maintenant temps de récolter le fruit de vos efforts. Quel dommage de gâcher tout ce travail en s’y prenant mal ! Voici donc une série de conseils pour vous aider à déterminer quand récolter et comment tailler les fleurs que vous récolterez.

La fenêtre de récolte

Vous avez peut-être déjà entendu ce terme sans bien en comprendre le sens. Correspond-il au temps de floraison indiqué sur la boîte de graines ? Se réfère-t-il à la taille des buds ? Renvoie-t-il à l'apparence générale de la plante ? Évoque-t-il un mode de récolte spécifique ?

En fait, il désigne l'intervalle durant lequel la récolte doit se faire, la période pendant laquelle les fleurs sont à point, le moment au cours duquel la collecte des têtes donnera le produit final le plus abouti. Il existe cinq facteurs clés pour identifier précisément la fenêtre de récolte des fleurs de cannabis.

Quand le temps de floraison indiqué sur la boite de graines est écoulé, évaluer l'apparence de vos plantes vous donnera une première idée de leur état de maturation. Ne vous fiez ni à la quantité de fleurs produites ni au ratio de pistils blancs et bruns. Portez plutôt votre regard sur les trichomes et les calices. Si les premiers sont bien développés et que les seconds sont bien gonflés (voyez plus bas), n'hésitez pas à cueillir vos fleurs. Elles sont matures. 

Le temps de floraison stipulé par les banques de graines varie souvent en fonction des conditions de culture, de la luminosité, des engrais, des phénotypes, des variétés etc. Bien que les indications données par les banques de graines soient pertinentes, n'hésitez pas à dépasser les délais prescrits si l'apparence générale, les calices et les trichomes ne paraissent pas assez mûrs et ne semblent pas encore prêts pour la récolte.

Impatients de goûter à ces fleurs auxquelles ils ont apporté tant de soins, nombre de cultivateurs les récoltent trop tôt et ne laissent pas aux calices le temps d'enfler comme ils le doivent.

Quand les buds commencent à montrer des signes de foxtrailing, c'est que les plantes ont été surfertilisées par un cultivateur pressé de les voir grandir. N'oubliez jamais que l'impatience est votre pire ennemie. Laissez à vos plantes le temps de croitre et de se développer tranquillement. Les résultats que vous obtiendrez n'en seront que meilleurs.

C'est dans les trichomes que sont emmagasinés la plupart des cannabinoïdes, terpènes et huiles essentielles qui rendent chaque variété unique. Vu au microscope, un trichome a l'allure d'un champignon blanc translucide. C'est en inspectant son chapeau que vous connaitrez son état de maturation. Sa couleur vous donnera alors une claire indication du développement de son profil terpénique et donc, de sa puissance et de son effet. En règle générale, plus la tête d'un trichome est foncée (jaune foncé avec des touches de rouge), plus puissant sera l'effet qu'il génèrera. À l'inverse, plus elle est claire, argentée et nébuleuse, plus léger sera son effet.

Si vous utilisez des engrais liquides, vous nourrissez vraisemblablement vos plantes de sels minéraux qui, au fil du temps, saturent le sol où ils ne peuvent pas tous être dissouts. Durant les deux semaines précédant la récolte, lessivez votre milieu de culture et la zone racinaire. En d'autres ternes, arrosez généreusement à l'eau claire. Vous forcerez ainsi vos plantes à consommer leurs réserves de ces nutriments, vous évacuerez le surplus de sels minéraux du milieu de culture et, de la sorte, vous améliorerez considérablement la saveur du produit final, lui ôtant toute saveur artificielle ou chimique et lui restituant un goût naturel et pur. Ne procédez donc pas à la récolte tant que vous n'aurez pas consacré deux semaines entières à cette opération fondamentale.

Quelques conseils pour la récolte

Le séchage des fleurs

Vous avez consenti d'importants efforts pour assurer un développement optimal de vos plantes et pour déterminer avec précision quand en récolter les fleurs. Ne vous arrêtez pas en si bon chemin et ne négligez surtout pas le séchage de vos fleurs. Bouillant d'impatience, beaucoup de cultivateurs gâchent, en effet, des semaines de travail en précipitant le processus de séchage, se retrouvant avec un produit final de piètre qualité. Avant même de récolter vos fleurs, décidez donc comment vous allez les tailler.

Taille sèche ou taille humide ?

La taille consiste en la suppression minutieuse des grandes feuilles et feuilles résineuses et en la coupe des fleurs. Plusieurs options s'offrent à vous.

Ceux qui optent pour la taille humide se donnent la possibilité d'obtenir du Live Resin de première fraicheur. En effet, tant que les buds n'ont pas séché, ils n'ont pas décarboxylé et présentent donc un profil terpénique particulièrement riche et complexe une fois convertis en bubble hash ou pressé en rosin.

Ceux qui sont réticents à l'idée de manipuler leurs plantes encore vertes ou qui ont tout simplement trop de plantes pour réaliser une taille humide, optent pour la taille sèche : ils se contentent donc de retirer les plus grandes feuilles et laissent leurs plantes aérer sur un filet de séchage durant 10 à 14 jours. L'enlèvement des feuilles résineuses ne commence alors qu'une fois les buds intégralement séchés. Durant cette opération, assurez-vous de placer un récipient ou un tamis sous votre espace de travail pour récolter tous les trichomes qui viendraient à accidentellement se détacher des fleurs.

Le pollen ainsi obtenu peut être immédiatement fumé, ce que ne permet pas la taille humide, laquelle nécessite le séchage de la résine avant sa consommation. In fine, le matériel consommé doit être séché tôt ou tard, que ce soit avant (taille sèche) ou après (taille humide) la taille.

Un intermédiaire entre taille sèche et humide existe. Si vous le désirez, vous pouvez retirer les plus grandes feuilles et laisser ensuite les buds aérer sur un filet de séchage durant 10 à 14 jours avant d'en retirer les feuilles résineuses.

Taille manuelle ou mécanique ?

Le meilleur moyen de manucurer une fleur à la perfection reste encore la méthode traditionnelle. Mais la taille de la culture peut évidemment rendre impraticable une telle opération. Les cultivateurs commerciaux sont donc souvent obligés de se tourner vers des équipements spécifiques, des machines comme des effeuilleuses qui traitent leur récolte à leur place.

Bien qu'elles soient volontiers considérées avec mépris par les vrais connaisseurs, ces machines sont souvent les seules qui permettent la taille de grandes quantités de fleurs. Le travail qu'elles réalisent peut certes laisser à désirer et un second passage peut parfois s'avérer nécessaire. Il n'empêche qu'elles font gagner bien du temps aux cultivateurs à grande échelle.

Certains avancent que les buds ainsi traités manquent de la personnalité et de l'identité qu'une manucure manuelle procure au cannabis. Mais ce type de débats opposant « fait maison » et « industriel » ne se cantonne pas à l'univers du cannabis. À vous de voir ce dont vous avez envie et les efforts que vous êtes prêts à consentir pour atteindre vos objectifs.

Combien de temps faudra-t-il aux buds pour sécher ?

Quel que soit la méthode de taille choisie (humide, sèche ou intermédiaire), comptez environ 14 jours de séchage. Les petites fleurs pourraient certes être prêtes plus rapidement. Mais dans la plupart des cas, attendre 14 jours est gage de succès.

La température de l'espace dans lequel vous laisserez sécher votre récolte doit être aussi proche que possible des 15º C. Quant au taux d'humidité, il doit avoisiner les 50 %. L'endroit le plus approprié pour mener à bien le séchage est la chambre de culture elle-même ou une chambre de séchage de fortune équipée d'extracteurs d'air.

Qu'attendre d'un séchage efficace ?

L'affinage ou comment renforcer l'arôme et l'effet du cannabis

Tout comme l'affinage du jambon ou du fromage rehausse la saveur de ceux-ci, l'affinage des fleurs de cannabis permet d'en sublimer les caractéristiques. Le processus d'affinage est souvent mal compris et confondu avec l'entreposage ou la simple conservation des fleurs de cannabis. Or, il s'agit de deux processus distincts puisque, contrairement au second, le premier implique l'oxydation du produit.

Placer les têtes de cannabis dans un récipient hermétique et ouvrir ce dernier quotidiennement durant une dizaine de minutes permet justement au produit de réagir avec l'oxygène et d'ainsi progressivement dégrader le THC en CBD. Un affinage plus ou moins long génère donc des effets plus ou moins distincts. En règle générale, plus l'affinage est long, plus l'effet généré par la consommation d'une fleur sera physique et assommant.

Conclusion

Comprendre comment chaque variété mûrit et s'affine prend du temps. Identifier la meilleure méthode de taille de chaque génétique est chronophage. Apprendre à tailler le cannabis de façon optimale demande une longue pratique. Une fois que vous aurez déterminé vos variétés de prédilection et que vous serez capables de les lessiver et d'en récolter, tailler et affiner les fleurs, vous serez à-mêmes de produire de l'herbe ou de la résine à la saveur unique et exceptionnelle. Comme c'est toujours le cas en ce bas monde, tailler, sécher et affiner du cannabis efficacement requiert un apprentissage long et complexe. Prenez donc votre temps et réfléchissez bien avant d'entreprendre la moindre action.

27/09/2020